Il existe un fossé énorme que doit franchir une petite volleyeuse ou un petit volleyeur en herbe pour atteindre l’élite technique, tactique et psychologique.
Il appartient dès lors au travail de l’entraîneur d’aborder le volley-ball des « grands » avec des « petits », à la méthode à utiliser tout de suite faire saisir au jeune le jeu dans sa totalité, le geste dans sa globalité. Il n’y a pas deux volleys différents, l’un difficile et compliqué, réservé exclusivement aux adultes, l’autre facile et simple pour les juniors.
Tout le monde pratique le même jeu, des M15 à la ligue nationale. Bien sûr, les exercices seront moins complexes chez les jeunes, les difficultés techniques moins grandes, les combinaisons d’attaque et les permutations tactiques moins variées, mais l’entraîneur devra toujours veiller à ne pas priver l’enfant d’expériences capitales pour la suite de son évolution ; les feintes de pénétration, l’attaque courte et le service flottant font partie de l’apprentissage du jeune joueur, il doit les avoir ressentis. Plus tard, ses capacités physiques lui permettront de consolider puis d’intérioriser de tels gestes.
La taille et le manque de puissance ne doivent pas être une excuse pour l’entraîneur qui n’a pas le courage d’essayer ! Seul le manque de salles et de disponibilités de ces jeunes nous privent d’une expérience plus complète. Le fossé entre les équipes juniors et séniors ne fait que s’agrandir. Une équipe de jeunes volleyeurs a la chance au Volley-Ball Club Ecublens de pouvoir s’entraîner deux fois par semaine pour tirer du volley-ball tout ce qu’il peut lui apporter, utopique folie me répondront les parents et les jeunes eux-mêmes, quand on connaît le temps qu’ils doivent consacrer aux études ou à l’apprentissage. Complémentaire, je leur répondrai si le jeune choisit par lui-même de se « priver » d’autres sources de loisirs.
Les jeunes devront apprendre à donner, à se serrer les coudes, à partager, à … vivre ensemble, en quelque sorte. Le terrain de volley, n’est-ce pas un endroit où l’on est bien ? En jouant ou en entraînant, j’ai souvent senti grandir en moi un fantastique appétit de vie.
C’est ce sentiment que le staff des entraîneurs et moi-même, en tant que coach J+S et président, aimerions vous faire partager…
Charly Rothen